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Biberons au Bisphénol A : Bachelot refuse la précaution

Publiée le 11 juin 2009 à 04:49 dans Actualité de la santé

Roselyne Bachelot a réaffirmé devant l'Assemblée nationale que les biberons au Bisphénol A (BPA) n'étaient pas dangereux pour les enfants, contrairement aux alertes lancées par de nombreux scientifiques et alors que le BPA est interdit dans plusieurs pays dont le Canada.

Bébé souriant avec un biberon

Le Bisphénol A (BPA) est une substance présente dans les plastiques et notamment les biberons des bébés. Il est accusé d'agir comme un perturbateur endocrinien, et serait responsable d'affections très diverses : chute de la fertilité masculine, augmentation des malformations génitales chez les petits garçons, cancers de la prostate et des testicules, allergies...

Pas de précaution à prendre selon Roselyne Bachelot

Alors que Canada a banni le BPA des biberons, que les Etats-Unis ont une procédure en cours pour faire de même, la ministre de la santé Roselyne Bachelot refuse d'appliquer le principe de précaution pour les biberons en France.

Selon elle "quelques pays dont le Canada, ont interdit cette substance dans les biberons, non pas à la suite d'études scientifiques mais sous la pression de l'opinion publique et d'un certain nombre d'associations". Alors que les études dénonçant le BPA ne manquent pas outre-Atlantique.

Les affirmations de Roselyne Bachelot se basent sur des expertises des agences sanitaires, qui, selon Gérard Bapt, président du groupe d'études "Santé Environnementale" se baseraient sur "un référentiel vieux de 30 ans qui ne prend pas en compte les effets liés à la perturbation endocrinienne".

"Dans plusieurs pays, des critiques sont émises sur l'influence des industries du plastique sur les comités d'experts des agences officielles américaines et européennes" ajoute-t-il.

Le BPA inquiète de nombreux scientifiques

Le Professeur Patrick Fénichel, directeur d'une unité de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a déclaré sur Europe 1à propos du Bisphénol A que "des doses faibles pouvaient avoir des effets toxiques du fait de l'exposition tout au long de la vie, de la multiplication des perturbateurs endocriniens et de la prise en compte des périodes critiques d'exposition, comme l'état foetal ou de nourrisson". Il n'est pas le seul à faire ce constat.

"Le BPA agit comme un perturbateur endocrinien et est impliqué dans des affections aussi variées que les problèmes de reproduction, l’obésité, les cancers du sein et de la prostate, le diabète, les dysfonctionnements thyroïdiens et les problèmes d’attention chez les enfants. L’exposition en bas âge peut augmenter une prédisposition aux cancers en affectant la programmation génétique du développement des individus" explique le Réseau Environnement Santé, qui a lancé une campagne pour le retrait du BPA dans les biberons.

Quels sont les biberons sans risques ?

Le Réseau Environnement Santé (RES) préconise d'utiliser des biberons en verre ou en plastique sans BPA, de stocker la nourriture dans le verre, la céramique ou dans des contenants à base d’acier inoxydable, et d'éviter de chauffer de la nourriture ou des liquides dans des contenants en plastique.

Afin de choisir des plastiques plus sûrs, RES recommande d'éviter les plastiques avec les codes de recyclage suivants :

  • n° 3 – PVC (Chlorure de Polyvinyle),
  • n° 6 – PS (Poly Styrène),
  • n° 7 – PC (Poly Carbonate),

et de privilégier les :

  • n° 1 – PET (Polyéthylène téréphthalate),
  • n° 2 – HDPE (Polyéthylène de haute densité),
  • n° 4 – LDPE (Polyéthylène de basse densité),
  • n°5 – PP (Polypropylène).

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