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Sans-abri : indignation des associations devant les propositions de Boutin

Publiée le 27 novembre 2008 à 10:04 dans Actualité du logement

La ministre du logement Christine Boutin envisage de forcer les personnes sans-abri à venir dans un hébergement d'urgence en période de grand froid : initiative qui provoque un tollé chez les associations d'aide aux SDF.

Personnes sans-abri

Après le décès de trois personnes sans-domicile-fixe (SDF) dans le bois de Vincennes, Christine Boutin s'est demandé "si on ne pourrait pas rendre obligatoire l'hébergement des personnes sans-abri quand la température devient trop froide en France".

Une proposition qui a déclenché les foudres des associations qui s'occupent des sans-abri : elles accusent la ministre du logement, le gouvernement et le chef de l'état (qui serait à l'origine de la proposition selon Luc Paillé, porte-parole de l'UMP) de ne pas prendre la mesure de la situation des SDF, et de vouloir masquer la misère à court terme pendant les périodes de froid, en occultant le problème dès que les jours se radoucissent, sans proposer des solutions d'hébergement et de réinsertion sur le long terme.

Graciela Robert, chargée de la mission d'aide aux sans-abri à Médecins du Monde, se demande comment Christine Boutin compte retenir les SDF dans les centres d'urgence : "On va les enfermer?", s'interroge-t-elle, ajoutant que les idées de la ministre du logement "témoignent d'une polémique d'échec parce que les pouvoirs publics n'ont aujourd'hui pas autre chose à proposer". Elle s'insurge contre l'absence "d'hôtels relais, pensions, et hôtels sociaux en plus grand nombre", qui permettrait une prise en charge sur le long terme et des mesures d'accompagnement.

"Médecins du Monde continue de dénoncer la politique saisonnière et partiellement efficace vis-à-vis des personnes à la rue et poursuit son action de protection des sans-abri en installant des tentes partout où cela est nécessaire" déclarait l'association dans un communiqué, suite à la condamnation du DAL.

"C’est du cache misère, elle veut les contraindre en période hivernale dans des gymnases, des salles municipales, mais avec quel accompagnement et quelle optique surtout ?" a demandé Augustin Legrand, des Enfants de Don Quichotte.
"Le gouvernement est prêt à payer des flics pour patrouiller dans le bois de Vincennes mais pas des travailleurs sociaux pour accompagner les gens et les sortir de la misère" déplorait son frère Jean-Baptiste Legrand.

Didier Cusserne de l'association Emmaüs a déclaré que 256 personnes sont mortes dans les rues cette année en France, ajoutant que "les gens ne meurent pas à la rue que l'hiver, ils meurent aussi l'été (...) Il y a des gens sans-abri qui décèdent dans la rue très régulièrement et ce n'est pas avec des solutions de court terme qu'on pourra y arriver".

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