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L'expérience d'un stage sans frontières par Marie-Michelle Boudreau

Publiée le 06 octobre 2008 à 00:00 dans Actualité sur l'enjeu développement durable

Le guide "stagiaires sans frontières" d'Alexandre Chouinard aide les jeunes à préparer leur aventure humanitaire, culturelle et éducative dans un pays en développement. Marie-Michelle Boudreau, qui a a effectué un stage au Costa Rica, nous raconte son expérience.

Forêt et lac

Chantier jeunesse au Guatemala, stage de développement international en Tanzanie, travail humanitaire au Laos, projet éducatif en Inde, les possibilités pour les jeunes, et les moins jeunes, souhaitant vivre une expérience qui va au-delà de la balade touristique, sont de plus en plus nombreuses.

Le guide "stagiaires sans frontières" permet de préparer ce voyage qu’il faut éviter d'aborder avec naïveté et désinvolture. Cet outil répond à toutes les questions que peut se poser un futur stagiaire, et contient tous les repères pour vivre une expérience enrichissante sur le plan humain et professionnel dans un pays en développement.

Marie-Michelle Boudreau est partie au Costa Rica avec Alexandre Chouinard, et nous fait part de son expérience :

La piqûre, de Marie-Michelle Boudreau

Voyager, c’est l’attente d’un départ, l’émerveillement, les souvenirs au retour et surtout une expérience indescriptible et impossible à oublier.

Au cours des deux dernières années, j’ai eu la chance de participer à un projet de coopération internationale. Le stage en tant que tel s’étale sur un mois seulement, mais il nous a fallu plus de deux ans, à nous les Soñadores pour le planifier.
Durant cette période, nous nous sommes vus toutes les semaines, afin de planifier le voyage, d’organiser des activités de financement, d’assister à des formations et surtout de développer de forts liens d’amitié. Après tant d’efforts et d’attentes nous sommes tous arrivés à l’aéroport le 27 mai 2008, sacs à dos pleins à craquer, pensant être de grands voyageurs prêts à toutes éventualités.
L’avenir allait nous révéler que nous ne sommes jamais totalement prêts à faire face aux surprises des voyages… Heureusement que nous avions eu des formations et la lecture attentive du guide Stagiaires sans frontières.

L’arrivée à San Jose était plutôt maussade, Dame nature ne semblait pas de notre côté. Pendant plus de deux jours, nous avons goûté à la fameuse saison des pluies.
À peine 48 heures après notre arrivée en terre étrangère, nos esprits de "grands voyageurs" ont été mis à l’épreuve. Une tempête tropicale s’abattait sur le Costa Rica et le village où nous devions nous rendre, El Silencio, déclarait l’état d’urgence.
Nous avons donc été transférés vers le nord, dans le dernier village au bout d’une longue route de gravelle : San Juan. Heureusement, le paysage est éblouissant et les gens chaleureux.

Nous avons seulement eu le temps d’apprivoiser la chaleur, les bébites, la cumbia et l’espagnol que c’était déjà le temps des au revoir. En effet, quatre jours plus tard, Silencio est remis sur pied et nos familles nous attendent déjà. Les larmes étaient tout près dans l’autobus qui nous ramène vers le sud, l’attachement avec les gens de la place s’est fait rapidement et malgré une certaine réticence à venir s’isoler aussi loin au début.
Et déjà, neuf heures plus tard, nous avions le visage rivé à nos fenêtres essayant de voir les gens qui nous attendaient au coin de la rue de El Silencio. Personne ne voulait être le premier à descendre. Nous avions la peur collée au ventre. Rien aidant, à peine descendus de l’autobus que nous sommes distribués comme des paquets à nos familles. Bien sûr, j’étais la première sur la liste. Pas même le temps de reprendre mon souffle, j’étais déjà dans ma chambre essayant de comprendre mon père d’accueil qui parle espagnol à une vitesse folle. Je paniquais, j’essayais, en vain, d’affronter ce qui me semblait être un monstre.

Cette période d’adaptation n’a duré, heureusement, que quelques heures. Après quelque temps, la gêne a fait place peu à peu à l’émerveillement. Les jours suivants ont défilé tellement vite. Les journées de travail, ont suivent les jours à la plage, les parties de volley-ball avec les gens du coin, les moments rafraichissants à la chute, les soirées à l’Albergue, les soirées musique chez Edouardo et c’était déjà le temps de repartir.
Nous sommes restés dans le village 16 jours au total. C’est bien peu ; qui aurait pu penser que ce serait suffisant pour créer des liens si forts ? Dire que la journée de notre arrivée, si on me l’avait proposé je serais retourné jusqu’à San Juan…

Je suis présentement assise devant ma fenêtre et je me sens nostalgique. Cela fait un mois que nous sommes arrivés et je sens encore l’odeur du Sud, l’Amérique latine me manque. J’ai tant aimé tout découvrir. Les palmiers et la végétation tropicale, la mer du Pacifique, les animaux, la nourriture costaricaine, mais, ma plus belle découverte ce sont les gens de là-bas.
C’est ce que ces gens nous apportent qui importe au bout du compte. Il est certain que nous nous sommes rendus au Costa Rica pour aider la communauté en travaillant pour eux. Mais nous sommes tellement peu habitués de travailler comme eux, que je ne pense pas que nous ayons été d’une utilité considérable. Par exemple, à San Juan, nous avons travaillé dans un jardin. En deux jours, nous avons désherbé la moitié de la surface totale du jardin et nous avons fait douze petits sillons, soit chacun un. Pas très efficace !
Par contre, nous avons fait une fête avec les jeunes du village, nous avons dansé une bonne partie de la nuit. Les jeunes sont revenus le jour suivant et tous les jours d’après. La dame de l’auberge nous a dit que cela faisait plus d’un an qu’ils n’avaient pas dansé et que nous leur avions permis de renouer avec une passion éteinte depuis trop longtemps déjà.

Bien sur, il y a aussi des moments plus durs, comme le retour ! Il est tellement dur de dire adieu à tous ces gens qui t’ont permis de vivre une expérience incroyable. Je ne voulais pas quitter le village, pas plus que je ne voulais revenir à la maison. Une seule pensée : rebrousser chemin et courir vers ceux que je laissais derrière…

Les quelques jours de repos loin du village avant de revenir à la maison m’ont aidé à me remettre les idées en place. Un mois après, la poussière retombe, les souvenirs sont toujours vifs, mais les activités de retour nous permettent de nous revoir et de parler ensemble de l’expérience vécue, car, en réalité, il n’y a que nous pour nous comprendre réellement. Les choses reprennent tranquillement leur cours normal, on se laisse bercer par le rythme lent de l’été et on se dit… à la prochaine fois !

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