Accessibilité Aller au contenu Grippe A : fin de l'épidémie, seulement 5 millions de français vaccinés

Grippe A : fin de l'épidémie, seulement 5 millions de français vaccinés

Publiée le 14 janvier 2010 à 08:46 dans Actualité de la santé

Alors que l'épidémie de grippe est terminée, les 94 millions de doses de vaccin, les 723 millions de masques et les 33 millions d'antiviraux commandés par le ministère de la santé font toujours polémique.

Vaccination de la grippe A

L'épidémie de grippe en France aura duré 16 semaines, de début septembre à fin décembre 2009. Durant cette période, le réseau Sentinelles a relevé environ 3 465 000 personnes qui ont consulté leur médecin généraliste.

A l'aide d'un modèle statistique, le réseau Sentinelles a estimé pour chaque semaine "la part attribuable à la grippe parmi les consultations pour syndromes grippaux". Et parmi ces estimations de grippe, d'autres projections sont réalisées sur les cas de grippe A/H1N1, notamment par les Groupes Régionaux d'Observation de la Grippe (GROG). Ces derniers ont estimé que 90 % des cas de grippe étaient des grippes A/H1N1.

Mais très peu de personnes ayant contracté une grippe ont fait un test pour vérifier qu'elles souffraient bien de la grippe A : seuls les cas avec complications ont été confirmés. Les statistiques sur la prévalence de la grippe A ne sont donc pas vérifiables concrètement.

Fiasco du programme de vaccination

En plus des incertitudes sur le véritable nombre de cas de grippe A/H1N1, la gestion de l'épidémie par le ministère de la santé fait scandale.

Au moins 1,5 milliard d'euros ont été dépensés pour l'achat des millions de doses de vaccins, de masques et d'antiviraux. Seuls 5 millions de français se sont au final fait vacciner. Le gouvernement a annoncé l'annulation de commandes de 50 millions de vaccins, mais le montant des pénalités d'annulation et les chiffres précis ne sont pas communiqués par le ministère de la santé. La revente de doses de vaccins à des pays étrangers reste marginale.

Les centres de vaccination ont été particulièrement mal gérés au début de l'épidémie : complètement saturés, les familles devaient faire des heures de queue, parfois sans pouvoir au final recevoir leur piqûre, à cause de plages d'ouvertures restreintes. Les effectifs ont été renforcés tardivement. La ministre de la santé Roselyne Bachelot avait interdit aux médecins généralistes de pratiquer la vaccination jusqu'à fin décembre. Interdiction qu'elle a finalement levé ce début d'année, après la fin de l'épidémie.

La ministre, interrogée mardi dernier par les députés sur la gestion de la grippe A, réfute toute erreur. "Je pourrais m'adresser un reproche, non pas celui d'en avoir trop fait pour protéger nos concitoyens, mais celui peut-être de n'en avoir pas fait assez pour les protéger de l'irresponsabilité de certaines personnalités publiques et de la désinformation qu'elles ont organisée" a-t-elle déclarée. Elle estime que la campagne de vaccination se poursuivra jusqu'au mois de septembre.

Selon les derniers chiffres de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), le virus H1N1 a tué 269 personnes pendant les 16 semaines d'épidémie en France : la grippe saisonnière tue quant à elle chaque année entre 2 500 et 5 000 personnes.

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